Après cinq ateliers de trois heures et demi, certains étudiants en 1ère année ES de l’IRTS m’ont remis le bilan qu’ils en ont fait… J’ai eu beaucoup de plaisir à prendre la plume d’escampette avec eux. Et autant de plaisir à les relire !
Bilan des ateliers d’écriture racontés par les futurs éducateurs spécialisés en 1ère année à l’IRTS
Pauline n’avait jamais fait d’atelier d’écriture. La première fois qu’elle avait vu cette matière sur son emploi du temps, elle s’était dit :
« C’est quoi ça encore ? Un truc pour combler les heures ! »
Elle arriva donc plutôt réticente à ce cours ; en plus, la veille, elle avait fait une soirée. Elle n’était pas du tout dans l’envie d’écrire. Mais en ouvrant la porte, elle vit une femme plutôt chaleureuse et accueillante. Déjà, cela donne plus envie d’être là. Ensuite, la femme proposa des exercices assez originaux et drôles. Et sans s’en rendre compte, Pauline écrivait et prenait même du plaisir. Finalement, cette matière était plutôt agréable. Mais Pauline ne saisissait pas encore bien le but de ces ateliers. C’est seulement au fil des séances, en passant du rire aux larmes, qu’elle commença à comprendre.
L’écriture peut être un exutoire. Elle libère. Elle aide, elle structure les idées.
Bon, après, pour être honnête, tous les exercices ne lui ont pas plu. Certains demandant une gymnastique intellectuelle plus grande que d’autres. Et le vendredi après-midi, ce n’est pas toujours évident. Pauline pensait parfois à son week-end avant les acrostiches, les allitérations et surtout les vers en alexandrins.
Enfin bref, Pauline a bien changé d’avis sur ce qu’est un atelier d’écriture. Pour le moment, elle ne sait pas si d’elle-même elle retournera en faire, mais si l’occasion se représente, au lieu de traîner des pieds, elle se dira : pourquoi pas ? Et elle ne pensera pas que c’est pour combler les heures.
Hannah
Dans ce premier cours, j’ai oublié d’apporter mes stylos, mes feuilles et ma motivation.
J’ai oublié de me relire avant de passer à l’action.
J’ai oublié de faire en sorte que mes textes soient structurés.
J’ai oublié que votre cours avait son utilité afin de développer notre créativité.
Et quand je prends note de tous ces oublis, je prends note de mon évolution.
Benjamin
L’écriture peut être un outil voire une attitude
Adoptée depuis l’enfance, certains tracent par habitude
Le témoignage de nos aventures sur une page blanche
Je vous parle aussi bien des petits mots que des signatures
Il est vrai qu’elle nous est familière
Mais en atelier d’écriture on l’exploite d’une autre manière
Entre les consignes et inspiration singulière
On apprend à se livrer
A écouter
Et à se taire.
Ludovic
A l’IRTS, Emeu s’ennuie parfois. Par exemple la méthodologie lui donne envie de s’inventer des maladies. On ne parlera même pas des cours d’informatique qui lui donnent des boutons. Et parfois elle a des cours dont elle ne comprend pas ce que ça peut lui apporter, de septembre à novembre par exemple la promo d’ES a eu des ateliers d’écriture. « Pfft… a-t-elle soufflé. Encore un cours où tu ne vas pas briller. »
En effet, les premiers temps, par rapport aux écrits des autres, elle s’est souvent sentie à la ramasse. « Ils sortent tous d’un Bac L, mes collègues d’éduc spé ? » S’est-elle demandée. Puis au bout du troisième atelier, elle a soudain eu l’impression d’en comprendre le sens ce qui lui a finalement donné envie de se prêter au jeu.
Assister aux ateliers d’écriture s’est donc révélé intéressant, ça a aussi permis à Emeu d’en apprendre d’avantage sur ses amis de promo. Elle n’en refera sûrement pas d’elle-même, car elle reste pudique, mais ça lui sera à coup sûr bénéfique pour la suite.
Lyne
L’atelier d’écriture vous accueille le vendredi de 13H30 à 17H00. Sa tenancière, madame Cabrol, saura vous accueillir tout sourire et vous proposer une table à votre convenance. Une fois au chaud et bien installé, bien entouré de vos collègues et camarades, vous aurez le plaisir de découvrir le menu de ce lieu atypique : Rimes et alexandrins sur leur lit de salade, Pizza et pâtes de mots en P, canard farci à la carte postale, tout ceci à déguster avec un bon verre d’eau du robinet.
Bien qu’un peu réticent devant le prix à payer pour un tel menu (3 heures de vie, payable en deux fois sans frais), les convives semblent tous ravis et prêts à revenir une fois le repas terminé, riche de moultes saveurs, parfois exotiques à leur génération.
Petit conseil du chef, une petite pause s’impose entre le plat et le dessert au risque de ne pas savourer pleinement les qualités des plats proposés.
Enfin, l’atelier d’écriture est déconseillé aux personnes allergiques aux mots ainsi qu’à la lecture.
Robin
Les ateliers d’écriture c’est comme un repas partagé.
On vient avec peu mais on finit toujours rassasié.
On y met en commun nos écrits et nos humeurs
Mais il ne faut pas hésiter à laisser parler nos cœurs.
Même si c’est le vendredi et que ça parle des fois de vomi
Il faut avouer qu’on y aura toujours bien ri.
Et si l’inspiration semble parfois éloignée,
Elle finira toujours par pointer le bout de son nez
Car le cadre bienveillant et les consignes farfelues
A coup sûr finiront par libérer la plume.
Pol
Ce que je pense des ateliers d’écriture :
Le vendredi, quelle bonne idée ! C’est un cours différent des autres. Jane raconte ce qu’elle a pensé de ces cinq ateliers d’écriture.
Jane est une jeune fille timide. Elle ne connaît personne à l’entrée en formation et ne croit pas tellement en son talent d’écriture.
Heureusement, Vincent, son professeur, la rassure, en lui expliquant qu’il ne s’attend pas à découvrir des jeunes talents français qu’il convertira à l’église des lettres.
Mais plutôt qu’il cherche à l’ouvrir à un autre style de réflexion et de vocabulaire en faisant des petits jeux. Mais Jane reste craintive à l’idée de s’exprimer à haute voix. « Rien n’est obligatoire, Jane. » dit Vincent d’une voix rassurante.
Les ateliers sont variés et les émotions différentes, raconte Jane.
Le premier atelier d’écriture a lieu le lendemain de la soirée d’intégration ce qui explique que l’ambiance était plutôt plate et les textes peu variés.
Jane raconte qu’au fil du temps elle a appris à connaître ses camarades.
« Je suis passée des larmes aux éclats de rire. Parce que si certains exercices étaient émotionnellement durs comme la « lettre à l’enfant que j’étais », d’autres ont montré que mes camarades ont un sens de l’humour très développé. »
L’exercice préféré de Jane fut : « choisissez des phrases extraites d’une chanson ou d’un poème et écrivez à la suite un petit texte. »
Elle se souvient avoir écrit :
Demain je me lève de bonheur,
De bonne heure parce que ce sera tôt,
Mais moi je veux que ce soit beau.
Demain je me lève de bonheur
Et ce soir je demande à la lune
Et aux étoiles du ciel
Toutes les couleurs de l’univers
Et ce sera encore un matin
Heureux où le vent m’emportera
Et me portera vers le voyage de mes rêves.
Dans ce monde où je n’ai jamais eu les pieds sur terre.
Demain je me lève de bonheur.
Le bonheur c’est subjectif.
Mais moi c’est mon adjectif
Sur ce chemin tumultueux
Des fois j’attends l’amour de mes rêves,
Des fois je suis malade,
Mais ce chemin je l’aspire et je le désire,
Alors oui, demain je me lève de bonheur.
Elle se souvient aussi des anagrammes, des rimes, des textes collectifs, des consignes difficiles, des vire-langues, des allitérations, des lipogrammes.
Ah qu’est-ce-que c’était fatigant – bien qu’attrayant – à l’inverse de ce que nous pensons des ateliers d’écriture, ils ne sont pas si reposants que cela.
Et pourtant Jane, à travers ces exercices et ses textes, a pu s’exprimer par le biais de personnages fictifs ou de textes sans sujet précis.
Elle a pu réfléchir à la formulation de ses phrases.
Et bien que difficile à décrypter, elle a pu se connaître un peu plus profondément. Sur ce qu’elle aime, ce qu’elle est, ses centres d’intérêt, et j’en passe. Elle en retire beaucoup de positif.
Elle s’est découvert une attirance vers l’écriture et continuera en solo. Car l’écriture peut soulager, amuser, faire travailler. Elle ne fera sûrement pas la démarche de refaire des ateliers d’écriture mais elle en garde les outils.
Miryam
Si je prends la peine d’écrire maintenant ces quelques phrases, c’est pour vous remercier. Vous, mes camarades, mais aussi vous, madame Cabrol. Vous dire merci car au départ, de ma petite personne, je m’interrogeais beaucoup sur l’intitulé d’ « atelier d’écriture ». Gênée par des difficultés d’orthographe ou encore par le fait d’exposer aux autres mon travail, c’est en réalité entourée de vous que j’ai pris plaisir, non sans difficultés, à élaborer ces quelques exercices. Atelier au départ surprenant mais finalement marrant et convivial, j’ai apprécié partager ces quelques mots. Croyez-le ou non, même si vous pensez que vos textes sont ennuyeux, vous, chacun de vous avez du talent !
Aurélie
Réussir à poser des mots sur des idées, des formules sur des convictions ou simplement s’amuser avec le vocabulaire n’est pas toujours facile. A l’heure où l’audiovisuel est omniprésent dans nos vies, savoir s’exprimer en silence est une denrée rare. C’est un entraînement dont le combat sera avant tout intérieur.
Bienvenue dans l’atelier où, une fois la consigne donnée, l’exploration intellectuelle peut commencer.
Baptiste
A c c r o t i c h e
A ppréhension
T ravail
E ffort
L ibérateur
I maginaire
E nrichissant
R elou (parfois)
D ynamique
E ntraînement
C onvivial
R igolo
I ntelligent
T echnique
U ne panne d’idée
R éfléchis
E fficace
Lisa