Entre juillet et août, la période est propice, surtout si l’on est en vacances, pour se remettre à l’écoute de son corps. Notre corps est l’éponge qui aspire et garde les bruits, les lumières, les odeurs, la sensation des matières, le goût des herbes, de la pluie, du vent salé du bord de mer, et les humeurs qui nous entourent.

L’écriture permet de rendre compte de ce que nous ressentons en absorbant le monde et les gens. Mais pour bien rendre justice à nos sensations, encore faut-il les écouter avec attention, s’arrêter un temps pour mieux en saisir toutes les nuances. L’écriture a besoin de temps et de vérité. Et quel meilleur moment que les vacances pour cela. J’entends par vacances la nécessité pour chacun de nous d’être véritablement vacant, c’est-à-dire inoccupé, inhabité, libre et donc disponible pour entendre, voir, toucher, goûter, saisir le vent sur le bout de sa langue, saisir dans le regard de l’autre ce qu’il ne dit pas…

Se mettre en état d’écrire c’est d’abord accepter l’idée d’un temps immuable, où l’on semble ne rien faire.

Le far-niente. Faire rien, c’est libérer un espace donné à notre corps et notre esprit.

Lorsqu’on pense farniente, on pense souvent oisiveté, inaction, loisir. Étrange idée que celle-ci. Car le loisir est en soi une activité. Et le farniente n’a rien d’inactif à moins d’être une baleine échouée sur la plage… Et encore !

Bref, mettez simplement votre peau, votre palais, votre odorat, vos yeux, vos oreilles, votre cœur… En vigilance orange, en veille d’émotions ! Aiguisez avec acuité chacun de vos sens. Laissez-les capter la moindre nuance de sensation…  Et farnientez ! Vous n’en écrirez que mieux à la rentrée…!